Le tirzépatide fait mieux que l’insuline glargine chez les diabétiques de type 2 avec risque cardiovasculaire

16/11/2021 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Les recommandations actuelles proposent les agonistes du récepteur du GLP1 comme premier traitement injectable chez les diabétiques de type 2.

Le traitement avec les agonistes du récepteur du GLP1 obtient des résultats identiques ou meilleurs sur le plan glycémique que l’insuline basale avec le bénéfice supplémentaire d’avoir une perte de poids et de diminuer le risque d’hypoglycémie mais a l’inconvénient de s’accompagner d’effets gastro-intestinaux. Le tirzépatide est une nouvelle classe thérapeutique qui combine une activation du récepteur du GIP et du GLP1. Les résultats d’une nouvelle étude comparant le tirzépatide à l’insuline chez les diabétiques de type 2 avec une augmentation du risque cardiovasculaire sont publiés dans le Lancet cette semaine. Les participants étaient des diabétiques de type 2 avec un risque cardiovasculaire élevé, contrôlés de manière insuffisante avec des traitements hypoglycémiants oraux. L’étude était une étude ouverte en groupes parallèles, de phase 3, menée dans 187 centres de 14 pays sur les 5 continents. Les participants avaient plus de 18 ans, avaient un diabète de type 2 traité par une combinaison quelconque de metformine, de sulfamides hypoglycémiants ou d’inhibiteurs de SGLT2. Ils avaient une hémoglobine glyquée basale entre 7.5 et 10.5 %, un IMC ≥ 25 kg/m2 et une maladie cardiovasculaire connue ou un haut risque d’événement cardiovasculaire. Ils ont été assignés de manière randomisée à recevoir, en plus de leur traitement habituel, soit une injection sous-cutanée de tirzépatide 1 fois par semaine à la dose de 5, de 10 ou de 15 mg, soit la glargine titrée pour obtenir une glycémie < 1 g/l à jeun. Les patients ont été recrutés entre novembre 2018 et décembre 2019 ; 3045 participants ont été screenés et 2002 participants assignés de manière randomisée soit au tirzépatide, soit à la glargine. A 52 semaines, l’hémoglobine glyquée moyenne a baissé de 2.43 % ± 0.05 % sous 10 mg de tirzépatide, de -2.58 % ± 0.05 sous 15 mg et de -1.44 % ± 0.03 sous glargine. La différence de traitement estimée en comparaison de la glargine était de -0.99 % (IC 97.5 % = -1.13 à -0.86 pour le tirzépatide 10 mg) et de -1.14 % (-1.28 à -1) pour le tirzépatide 15 mg. La limite de non-infériorité de 0.3 % était atteinte pour les deux doses. Les nausées (12 à 23 %), des diarrhées (13 à 22 %), une baisse de l’appétit (9 à 11 %) et des vomissements (5 à 9 %) étaient les effets secondaires les plus fréquents sous tirzépatide en comparaison de la glargine (nausées 2 %, diarrhées 4 %, baisse de l’appétit moins de 1 % et vomissements 2 %). La plupart des cas étaient faibles à modérés et sont survenus au moment de la phase d’ascension des doses. Le pourcentage des participants ayant des hypoglycémies (glycémie < 0.54 g/l) était inférieur sous tirzépatide (6 à 9 %) en comparaison de ceux recevant la glargine (19 %), particulièrement chez les participants qui n’étaient pas sous sulfamides hypoglycémiants (tirzépatide 1-3% versus glargine 16 %). Les événements cardiovasculaires, type MACE-4 (décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral et hospitalisation pour angor instable) sont survenus chez 109 participants et n’étaient pas augmentés sous tirzépatide en comparaison de la glargine (hazard ratio = 0.74 ; 0.51 – 1.08). 60 décès (3 % sous tirzépatide et 4 % sous glargine) sont survenus au cours de l’étude. En conclusion, chez les patients diabétiques de type 2 avec un risque cardiovasculaire élevé, le tirzépatide en comparaison de la glargine, permet d’obtenir une meilleure hémoglobine glyquée, une réduction de l’incidence des hypoglycémies sans excès de risque cardiovasculaire.

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