Les régimes riches en fruits et légumes abaissent le risque de diabète de type 2

23/07/2020 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Les liens entre la consommation des fruits et légumes et le risque de diabète de type 2 reposent sur des questionnaires diététiques auto-remplis et leurs résultats sont variables.

Dans cette étude publiée dans le BMJ, les auteurs se sont intéressés à des marqueurs plus objectifs de consommation des fruits et légumes (en l’occurrence les concentrations sanguines de vitamines, reflet de la consommation de fruits et légumes) et à leurs liens éventuels avec la survenue d’un diabète de type 2 dans le cadre d’une vaste étude de cohorte, prospective, portant sur les populations de 8 pays européens. L’étude a porté sur 9 754 participants ayant un diabète de type 2 et une sous-cohorte de 13 662 sujets de la cohorte EPIC (European Prospective Investigation Into Cancer and Nutrition) appartenant à une cohorte de 340 234 participants, la cohorte EPIC-InterAct. Dans un modèle ajusté multivarié, des concentrations plasmatiques plus élevées de vitamine C sont associées à une réduction du risque de développer un diabète de type 2 (hazard ratio par déviation standard = 0.82 ; IC 95 % = 0.76 à 0.89). Une association inverse similaire a été démontrée pour la concentration de caroténoïde (hazard ratio par DS = 0.75 ; 0.68 à 0.82). De plus, quand un score composite des biomarqueurs comprenant la vitamine C et les caroténoïdes individuels, divisé en 5 groupes équivalents, était utilisé, les HR de survenue d’un diabète de type 2 en comparaison avec le groupe 1 (score le plus bas), étaient de 0.77 (groupe 2), 0.66 (groupe 3), 0.59 (groupe 4), et 0.50 (groupe 5) (score composite de biomarqueur le plus élevé). Les consommations médianes de fruits et de légumes indiquées par questionnaire des participants des groupes 1, 3 et 5 du score composite de biomarqueurs étaient de 274 g/j, de 396 g/j et de 508 g/j. Une différence d’une déviation standard dans le score de biomarqueurs composite équivalente à une différence de 66 (61 – 71) g/j de consommation totale de fruits et de légumes était associée à un hazard ratio de 0.75 (0.67 à 0.83). Ceci correspond à une réduction du risque absolu de 0.95 pour 1 000 personnes/année de suivi. En conclusion, ces données indiquent une association inverse entre les concentrations de vitamine C et de caroténoïdes plasmatiques et leur score composite avec la survenue d’un diabète de type 2 dans différents pays européens. Ces biomarqueurs sont des indicateurs objectifs de consommation de fruits et légumes et suggèrent donc que les régimes riches en fruits et légumes permettent de prévenir le développement du diabète de type 2, même à un niveau modeste.

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