Insuffisance rénale chronique chez le diabétique de type 2 : la dapaglifozine permet de ralentir la progression de la néphropathie

18/06/2019 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Chez les patients diabétiques de type 2, le contrôle intensif de la glycémie peut protéger le rein et les traitements qui abaissent l’albuminurie peuvent ralentir la détérioration de la fonction rénale.

Dans le cadre d’un essai international multicentrique, l’étude DELIGHT, l’effet sur le contrôle glycémique et sur la néphropathie diabétique d’un traitement par dapagliflozine, un inhibiteur de SGLT2, associé ou non à un inhibiteur de DPP4, la saxagliptine, a été évalué chez des diabétiques de type 2. Dans cette étude en double insu vs placebo, les patients de 116 centres en Australie, au Canada, au Japon, en Corée du Sud, au Mexique, en Afrique du Sud, en Espagne, à Taïwan et aux Etats-Unis, ont été inclus. Il s’agissait de patients diabétiques de type 2 ayant une albuminurie (rapport albuminurie/créatinine urinaire, RACU, entre 30 et 3500 mg/g), un taux de filtration glomérulaire estimé de 25 à 75 ml/min/1.73 m2, une hémoglobine glyquée entre 7 et 11 % et qui recevaient des doses stables d’IEC ou d’ARAII et un traitement pour le diabète depuis au moins 12 semaines. Après une période de 4 semaines durant laquelle du placebo a été administré (run-in), les participants étaient assignés de manière randomisée soit à la dapagliflozine 10 mg seule, soit à la dapagliflozine 10 mg associée à la saxaglitine 2.5 mg, soit à du placebo, et cela pendant 24 semaines. L’étude s’est déroulée entre juillet 2015 et mai 2018 et 1 187 patients ont été screenés pour retenir au final 461 patients qui ont été assignés de manière randomisée : 145 au groupe dapagliflozine seule, 155 au groupe dapagliflozine et saxagliptine et 148 au groupe placebo. La dapagliflozine et la dapagliflozine associée à la saxagliptine réduisent le RACU en comparaison du placebo tout au long de l’étude. A la 24ème semaine, en comparaison du placebo, la différence de variation moyenne du RACU à partir de la valeur basale est de -21 % (IC 95 % = -34.1 à -5.2, p = 0.011) pour la dapagliflozine et de -38 % (-48.2 à -25.8, p < 0.0001) pour l’association dapagliflozine et saxagliptine. L’hémoglobine glyquée est réduite dans le groupe dapagliflozine et saxagliptine en comparaison du groupe placebo à la 24ème semaine (-0.58 % ; -0.80 à -0.37 ; p < 0.0001). Le nombre de patients ayant des effets secondaires était similaire : 54 % dans le groupe dapagliflozine, 68 % dans le groupe dapagliflozine + saxagliptine et 55 % dans le groupe placebo. En conclusion, la dapagliflozine, qu’elle soit associée ou non à la saxagliptine donnée en complément d’un IEC ou d’un ARA2, est une option potentiellement intéressante pour ralentir la progression de la néphropathie diabétique chez les patients diabétiques de type 2 ayant une insuffisance rénale chronique modérée à sévère.

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