Efficacité démontrée d’un nouvel inhibiteur du vascular adhesion protein-1 dans la néphropathie diabétique

14/12/2018 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Les médicaments qui bloquent le système rénine-angiotensine-aldostérone sont recommandés en première ligne du traitement antihypertenseur chez les patients ayant une néphropathie diabétique et une albuminurie patente. Ces médicaments sont efficaces mais beaucoup de patients gardent néanmoins une albuminurie résiduelle et sont donc à risque de progression de la maladie rénale.

Parmi les nouveaux médicaments ciblant l’albuminurie, les inhibiteurs du vascular adhesion protein-1 (VAP-1) sont potentiellement intéressants. La VAP-1 est une amine oxydase endothéliale qui contribue au stress oxydatif et à la toxicité cellulaire. Son rôle dans la néphropathie diabétique n’est pas connu, même si les données épidémiologiques suggèrent une association entre des concentrations élevées de VAP-1 et une progression rapide de la néphropathie diabétique. L’ASP8232 est un inhibiteur de VAP-1 puissant, actif par voie orale et spécifique. L’essai ALBUM a testé l’efficacité de cet inhibiteur de VAP-1 en comparaison d’un placebo chez des diabétiques de type 2 ayant une néphropathie diabétique chronique. Il s’agissait d’une étude randomisée en double insu vs placebo, de phase 2, au cours duquel des sujets de 18 à 65 ans provenant de 64 sites cliniques dans 9 pays européens ont reçu l’ASP8232 à la dose de 40 mg ou un placebo, une fois par jour pendant 12 semaines. Les patients éligibles devaient avoir un rapport albumine/créatinine urinaire entre 200 et 3000 mg/g et un taux de filtration glomérulaire estimé entre 25 et 75 ml/min/1.73 m2 ainsi qu’une HbA1c < 11 % et un traitement stable avec des IEC ou des ARA2 ainsi qu’un traitement antidiabétique et cela depuis trois mois. 125 participants ont été assignés et randomisés à recevoir l’ASP8232 pour 64 d’entre eux ou du placebo pour 61 et 120 ont été inclus dans l’analyse complète. A 12 semaines, le rapport albumine/créatinine urinaire a diminué de 17.7 % (IC 95 % = 5-28.6) dans le groupe ASP8232 et a augmenté de 2.3 % (-11.4 à 18.1) dans le groupe placebo. La différence ajustée au placebo entre les groupes était de -19.5 % (-34 à -1.8, p = 0.033). Trente-neuf (61 %) des patients du groupe ASP8232 et 34 (56%) des patients du groupe placebo ont eu un effet secondaire dont 16 dans le groupe ASP8232 et 4 dans le groupe placebo qui était en relation avec le médicament. L’effet secondaire le plus fréquemment rapporté, possiblement lié à l’ASP8232, était une altération rénale (5 patients) et une diminution du taux de filtration glomérulaire (3 patients). Dans le groupe placebo aucun effet secondaire lié au traitement n’a été rapporté par plus d’un participant. En conclusion, l’ASP8232 semble efficace dans la réduction de l’albuminurie chez les patients ayant une néphropathie diabétique et semble bien toléré. Reste maintenant à savoir si ce médicament est capable de retarder la progression de la néphropathie diabétique.

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