La relation contrôle glycémique / hypoglycémie revisitée à la lumière de la surveillance continue du glucose

06/02/2018 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie

Le DCCT, en 1993, a montré une réduction nette du risque de complications microvasculaires dans le groupe des patients diabétiques de type 1 traités de manière intensive en comparaison du groupe traité de manière plus conventionnelle. Toutefois, le groupe traité de manière intensive avait un risque 3 fois supérieur d’hypoglycémies sévères avec une relation inverse forte entre l’hémoglobine glyquée et les hypoglycémies sévères. L’impact de la surveillance continue de la glycémie (SCG) en temps réel, maintenant disponible, sur cette relation et comment cette relation change en fonction de la définition de l’hypoglycémie nécessitait d’être réévalué.

Les données de SCG ont été obtenues à partir de l’essai randomisé JDRF de la surveillance continue de la glycémie qui était un essai randomisé de 26 semaines évaluant l’efficacité et la sécurité de la SCG chez des enfants et des adultes diabétiques de type 1. C’était la première étude à démontrer de manière claire que l’utilisation continue de la SCG en temps réel pouvait être associée à une amélioration du contrôle glycémique. Les données de cette étude ont donc été réutilisées en aveugle afin d’évaluer le temps passé en hypoglycémie chez tous les sujets. Les données des critères d’évaluation principaux du groupe d’intervention CGM (continuous glucose monitoring) ont été utilisées pour évaluer l’impact de la SCG. Une relation avec une courbe de type courbe en J a été observée pour tous les seuils d’hypoglycémie utilisés (seuil à 3.9, seuil à 3.3, seuil à 3 et seuil à 2.8 mmol/l) avec le risque d’hypoglycémie le plus bas survenant avec une hémoglobine glyquée entre 8.1 et 8.6 %. L’utilisation de la SCG 5 jours par semaine en moyenne aplanissait la relation au seuil de 3.3, 3 et 2.8 mmol/l et une analyse de variance (ANOVA) a confirmé la perte de la relation pour le seuil de 3.3 mmol/l. En conclusion, la relation entre les hypoglycémies et l’hémoglobine glyquée dans une population ayant un diabète de type 1 suit une courbe en J. Les valeurs d’hémoglobine glyquée les plus basses sont toujours associées à une augmentation du risque d’hypoglycémie mais l’importance du risque dépend du seuil de glycémie choisi. La SCG en temps réel semble donc réduire le pourcentage de temps passé en hypoglycémie et changer la relation entre l’hémoglobine glyquée et les hypoglycémies. Des hémoglobines glyquées supérieures sont, de plus, associées à une augmentation du risque d’hypoglycémie qui pourrait être attribuable à une plus grande variabilité du glucose. Ceci est potentiellement intéressant pour changer le paradigme lorsque l’on décide de l’intérêt de la SCG en termes de bénéfices cliniques. 

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