Une stratégie d’intervention comportementale permet d’accroître durablement l’activité physique chez les diabétiques de type 2

26/03/2019 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Dans tous les pays, les recommandations prônent une activité physique régulière chez les diabétiques de type 2. Cependant, l’adhérence à l’activité physique et aux recommandations d’exercice est difficile. Lorsque les patients font des efforts, le maintien à long terme de ces habitudes est malheureusement aléatoire, ce qui a amené une équipe italienne à monter une étude afin d’évaluer si une stratégie d’intervention comportementale pouvait aboutir à une augmentation prolongée de l’activité physique et à une réduction du temps en sédentarité chez les diabétiques de type 2.

L’étude, Italian Diabetes and Exercise Study 2 (IDES 2) est une étude ouverte, randomisée où les patients ont été recrutés entre octobre 2012 et février 2014 et suivis jusqu’en 2017 dans 3 centres de consultation de diabétologie à Rome. Au total, 300 patients diabétiques de type 2 physiquement inactifs et sédentaires ont été randomisés et ont reçu soit une intervention comportementale, soit une prise en charge habituelle et cela pendant 3 ans ; l’âge moyen était de 61.6 ± 8.5 ans, 38.7 % des sujets étaient des femmes. En tout, 267 ont fini l’étude : 133 dans le groupe « intervention comportementale » et 134 dans le groupe « prise en charge habituelle ». Le suivi médian a été de 3 ans. Les participants du groupe « intervention comportementale » ont accumulé 13.8 heures d’équivalent métabolique par semaine d’activité physique alors que les patients du groupe « prise en charge habituelle » ont accumulé 10.5 heures d’équivalent métabolique par semaine d’activité physique, donnant une différence de 3.3 h (IC 95 % 2.2-4.4, p < 0.001). Le groupe « intervention comportementale » faisait 18.9 mn/jour d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse en comparaison de 12.5 mn/jour chez les patients du groupe témoin (différence = 6.4  mn; 5-7.8, p < 0.001). Ils ont aussi eu une activité physique d’intensité modérée durant 4.6 h/jour versus 3.8 h/jour dans le groupe « témoin » (différence = 0.8 ; 0.5-1.1, p < 0.001) et ont passé moins de temps en sédentarité : 10.9 h/jour versus 11.7 h/jour (donnant une différence de -0.8 h ; -1 à -0.5, p < 0.001). Les différences significatives entre les groupes ont été maintenues tout au long de l’étude même si la différence entre les groupes en termes d’activité physique intense à vigoureuse a diminué au cours de la 3ème année, passant de 6.5 à 3.6 mn/jour. Les événements secondaires étaient un peu plus nombreux dans le groupe intervention par blessure musculo-squelettique ou hypoglycémie modérée. Chez les patients diabétiques de type 2, à 3 ans, une intervention de stratégie comportementale en comparaison d’une prise en charge habituelle, permet une augmentation prolongée de l’activité physique et une diminution du temps de sédentarité.

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