Antihypertenseurs: les ARAII non efficients

23/05/2013 Par Dr Chantal Guéniot

Pour la Haute Autorité de Santé, les bénéfices supplémentaires des médicaments antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (ARAII) par rapport aux autres classes d’antihypertenseurs ne justifient pas leur prix. Poursuivant sa nouvelle mission d’évaluation médico-économique, la Haute Autorité de Santé (HAS) a examiné, à la demande du Ministère, l’efficience (gain d’efficacité par rapport à la différence de coût) des cinq classes d’antihypertenseurs actuellement disponibles dans le traitement de l’hypertension artérielle (HTA) non compliquée. Première conclusion : chacune de ces classes est efficiente en termes de coût/bénéfice, par rapport au placebo et a une place dans la stratégie thérapeutique. Dans une population non sélectionnée, leur bénéfice sur la mortalité est comparable. Cependant, les bêta-bloquants sont moins efficaces dans la prévention des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et de ce fait moins efficients en première intention, malgré leur faible coût.  "Ils ne sont indiqués que lorsqu’une cardiopathie ischémique ou une insuffisance cardiaque est associée", a précisé le Dr Jean-François Thébaut (HAS). Parmi les quatre classes de médicaments ayant une place en première intention dans l’HTA non compliquée (IEC, inhibiteurs calciques, antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II-ARAII, diurétiques thiazidiques), les ARAII ont l’avantage d’avoir un meilleur profil de tolérance. Or l’observance est le point faible des traitements : 35 % des patients ne prennent plus aucun traitement après un an de suivi et le risque d’abandon est réduit de 11 % avec les ARAII. Mais pour la HAS cet avantage ne justifie pas le coût de ces traitements pour la collectivité et les ARAII sont jugés non efficients. Plus qu’une recommandation pour les médecins, "il s’agit d’un message à l’intention des décideurs pour une harmonisation des prix", a déclaré le Pr Jean-Luc Harousseau, président de la HAS.   Deux fois plus chers Les ARA-2 coûtent deux fois plus chers que les autres classes (0,40 euros contre 0,20 euros par jour). C’est le traitement le plus prescrit, représentant 38 % des primo-prescriptions des généralistes. Bien sûr l’efficience devra être revue en cas de baisse des prix, ce qui pourrait se passer bientôt, puisque selon le Dr Jean-François Thébaut, "en 2014 la plupart des ARA-2 devraient être génériqués." Les antihypertenseurs représentent un coût supérieur à deux milliards par an pour l’Assurance maladie. Concernant les associations, "le seul élément établi est l’inefficacité et la nocivité de l’association ARAII + IEC", note la HAS.

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