Attention, l’association antihypertenseur-Ains peut être dangereuse

21/12/2012 Par M. A.

Une étude épidémiologique de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) rapporte qu’un quart des effets indésirables graves rapportés avec les traitements antihypertenseurs chez des patients prenant de façon concomitante des Ains, serait effectivement liée à cette interaction médicamenteuse. Si leurs conséquences sur la coagulation sont bien connus, on se rappelle beaucoup moins que les Ains standard tels que l’aspirine ou l’ibuprofène ont tendance à entrainer une augmentation de la pression artérielle et à diminuer l’efficacité des traitements contre l’HTA.  C’est pourquoi, une équipe de spécialistes de l’Inserm (Toulouse) a cherché à évaluer la prévalence de l’association antihypertenseur-Ainset  à analyser son impact sur les effets indésirables. Pour cela, ils se sont servis des notifications d’effets indésirables signalées par les médecins auprès de 31 centres régionaux entre 2008 et 2010. Au total, 11 441 signalements concernant des patients sous antihypertenseurs ont été relevés pendant cette période dont 517 (4,5%) sont survenus chez des patients traités aussi par Ains. Les auteurs ont estimé que 125 de ces événements étaient dus à l’interaction médicamenteuse antihypertenseur-Ains, soit environ un sur quatre. Il s’agissait, dans la grande majorité des cas de d’insuffisance rénale aigue ou d’aggravation d’insuffisance cardiaque ou d’HTA conduisant à des hospitalisations. En outre ces effets surviennent préférentiellement chez des femmes, ayant environ 60 ans, qui auraient tendance à « banaliser la prise d’Ains, précise Maryse Lapeyre-Mestre, coauteur des travaux. Les classes d’antihypertenseurs concernées étaient les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, les inhibiteurs du récepteur de l’angiotensine 2 et les diurétiques. Pour M. Lapeyre-Mestre, « ces données incitent donc à alerter les patients traités par anti-hypertenseur, notamment ceux présentant une insuffisance cardiaque ou rénale chronique, du risque lié à cette association. Si elle est nécessaire, il faut alors qu’elle soit la plus courte possible et en cas de douleurs, il sera peut être envisageable d’utiliser une autre classe d’antalgiques".

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