Cancers : l’immunothérapie permet une réponse prolongée chez un quart des patients

19/02/2019 Par Marielle Ammouche
Cancérologie
L’immunothérapie fait désormais partie de l’arsenal thérapeutique de plusieurs localisations cancéreuses. Mais ces traitements ne sont souvent efficaces que chez une minorité de patients, avec de fortes disparités d'un type de cancer à l'autre.

"Nous avons cherché à quantifier la proportion de patients qui répondent de façon durable aux traitements par inhibiteur de point de contrôle immunitaire [inhibiteurs de chekpoint] et à la comparer avec d'autres familles de médicaments", expliquent des chercheurs de l'Institut Curie et d'autres centres français de recherche sur le cancer, dans un article publié dans la revue JCO Precision Oncology. Pour cela, ils ont mené une méta-analyse portant sur 19 études et 11 640 patients. Ils ont défini une "réponse durable au traitement" par le fait d'avoir une durée de survie sans progression du cancer plus de trois fois supérieure à la durée médiane de survie sans progression du cancer de l'ensemble des patients.

Il en ressort que 25% de patients sous immunothérapie ont bénéficié d’une réponse prolongée grâce à ce traitement. L’étude montre par ailleurs des différences entre les immunothérapies. Ainsi les inhibiteurs de PD1/PDL1 donnent un taux plus élevé de réponses prolongées que les inhibiteurs de CTLA4. Par comparaison, les autres traitements (chimiothérapie ou thérapie ciblées) permettaient d’obtenir des réponses prolongées chez 11% des patients. Selon les études analysées, la proportion de réponse prolongée à l'immunothérapie variait entre 12% et 39%, a précisé Christophe Le Tourneau (chef du département d‘essais cliniques précoces à Institut Curie). Parmi les patients traités par immunothérapie, 30% ont par ailleurs eu une survie globale plus de deux fois plus longue que la moyenne de tous les patients, contre 23% chez ceux traités par d'autres médicaments. "Ces travaux soulignent également que plus l'immunothérapie est donnée tôt, plus la probabilité d'avoir une réponse prolongée est élevée", ce qui confirme "l'intérêt des médecins à prescrire l'immunothérapie à des stades plus précoces de cancers", note l'Institut Curie. "Ces réponses prolongées représentent ce que nous souhaitons observer chez tous nos patients atteints de cancers métastatiques. Le développement de notre méthodologie inédite que l’on peut appliquer à n’importe quel type de cancer sera certainement très utile pour la communauté scientifique en vue de comparer l’efficacité des nouvelles stratégies thérapeutiques en cours d’évaluation", ajoute le Pr Christophe Le Tourneau. Trente essais cliniques sont actuellement en cours à l’Institut Curie.

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