A peine entré déjà sorti : l’hosto passe au "fast-care" !

02/07/2013 Par Dr Marc Galy

La pratique médicale hospitalière est entrée dans l‘ère du fast care. Plus rapide, plus court, plus efficace ! Cette évolution est possible grâce au développement de la multidisciplinarité et du "mini" : minitemps d’hospitalisation, minivoies d’abord en chirurgie… Et l’anesthésie n’est pas en reste. Explications. Depuis quelques années les pratiques hospitalières évoluent sous l’influence des améliorations technologiques, des évaluations médicales et de la nécessité de réduire les durées d’hospitalisation1. Tous les secteurs du monde hospitalier sont concernés par cette évolution. Les unités d’hospitalisation ambulatoire ou de semaine permettent aujourd’hui  en médecine de réaliser des bilans (cardiovasculaire, diabétique, rhumatologique, neurologique….) et de commencer et /ou poursuivre des traitements comme en cancérologie. Elle permet également de réaliser  une éducation thérapeutique comme en diabétologie ou  des suivis thérapeutiques multidisciplinaires comme pour les accidents vasculaires cérébraux.   Anesthésie "on-off" En chirurgie, les voies coelioscopiques, percutanées, la robotisation ou les mini voies d’abord chirurgicale autorisent  des courtes durées d’hospitalisation. Les évaluations préopératoires contribuent largement à cette orientation thérapeutique. A cela s’ajoute les programmes de réhabilitation rapide postchirurgical2. Dans cet objectif de réduction du temps et de simplification des techniques, dans ces stratégies de "Mini" on constate que la prise en charge anesthésique est très importante. Plusieurs éléments peuvent être soulignés : l’évaluation préopératoire, lors de la consultation, devient de plus en plus précise ; les drogues anesthésiques d’action courte ont permis une sécurisation postopératoire grâce à la disparition de leurs effets secondaires résiduels. On parle d’anesthésie "on-off" ; les anesthésies locorégionales et en particulier des blocs régionaux sous échographie permet une qualité et une sécurisation de ces gestes ; la lutte contre la douleur avec l’analgésie préventive apporte un confort au patient qui contribue au rétablissement postopératoire plus rapide.   Hypnose Il faut souligner l’apport très récent de l’hypnose et/ou de l’hypno analgésie (ou hypnosédation) dans le cadre des interventions sous anesthésies loco-régionales ou dans le cadre des explorations diagnostiques et thérapeutiques digestives ou radiologiques offrent au patient une approche nouvelle3. Cette communication relationnelle permise par l’hypnose permet de réduire les doses d’anesthésiques, la douleur, le stress, les anticipations négatives et ouvre des nouvelles portes dans la prise en charge "moderne" des patients. L’hypnose rentre dans l’objectif commun du "Mini".   La réduction des durées d’hospitalisation se heurte actuellement à des difficultés de prise en charge des patients en aval. Le manque de structures d’accueils post-intervention pour des patients de plus en plus âgés, quelques fois isolés, présentant des pathologies associées,  est un facteur limitant à l’hospitalisation ambulatoire ou de semaine. Avec des programmes informatiques performants et des réseaux de soins mieux identifiés et adaptés à chaque pathologie, ces problèmes peuvent trouver des solutions.   Robotisation des procédures L’évolution des techniques chirurgicales portées par les progrès du matériel et des dispositifs médicaux, de l’imagerie peropératoire (imagerie 3D),  de la robotisation des procédures, permettra dans les prochaines années de traiter de nouvelles pathologies par des hospitalisations courtes (ambulatoire ou semaine). Le traitement de l’anévrysme de l’aorte abdominale en est un exemple4. L’anesthésie accompagne ces évolutions et l’apport de nouvelles molécules comme des  techniques non médicamenteuses ou réduisant les apports des drogues anesthésiques comme l’hypnoanalgésie sont des atouts supplémentaires. Le "Mini" résulte d’une dynamique multidisciplinaire ou chaque intervenant tiens sa place dans le cadre de l’évaluation "clinique" et "technologique" de la pathologie traitée.   Références : 1. Haute Autorité de Santé « ensemble pour le développement de la chirurgie ambulatoire » socles de connaissances, synthèses avril 2012. 2. La Réhabilitation péri opératoire  www.sfar.org 3. Galy M.  «  L’acte d’anesthésie et la parole de l’hypnose » Hypnose et thérapies bréves n°26 aout/ septembre/octobre 2012. 4. Massol Ph. «Chirurgie : un anévrisme de l’aorte opéré sous hypnose », Panorama n°5299, semaine du 1 au 7 avril 2013.

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