"Le développement accéléré de vaccins contre le SARS-CoV-2 permet d’envisager les premiers résultats des essais cliniques de phase 3 au dernier trimestre 2020 ; résultats qui seront suivis, le cas échéant, des premières autorisations de mise sur le marché", constate la HAS. Saisie par la direction générale de la Santé, l'autorité de santé vient de publier des recommandations préliminaires de vaccination. Elles se traduisent par quatre scenarios, fondés sur le niveau de circulation du virus : forte circulation virale nationale, forte circulation virale localisée sur certains territoires, circulation virale à bas bruit limitée à des clusters et absence d'indicateur de circulation virale. "Cette matrice ainsi constituée sera actualisée au fur et à mesure de l’acquisition des connaissances et de la revue de la littérature actuellement menée et permettra de consolider les scénarios puis de les modéliser", précise la HAS. Le choix de la stratégie dépendra également des caractéristiques et du rapport bénéfice/risque des vaccins mis à disposition (immunogénicité, efficacité, sécurité selon les classes d'âge et groupes à risque, notamment) et de la disponibilité séquentielle des doses. Les quatre scenarios ont été bâtis pour répondre à trois objectifs : réduire la morbi-mortalité associée à la Covid-19, réduire la diffusion de l'épidémie et "maintenir les besoins vitaux de fonctionnement du pays". Quelle que soit la situation épidémique à l’arrivée d’un vaccin, les 1,8 million de professionnels de santé et du médico-social de première ligne "apparaissent comme les populations cibles prioritaires et incontournables" de la vaccination. Tout comme les 23 millions de personnes à risque de formes graves de Covid 19, auxquelles s'ajoutent les 8 millions de personnes atteintes d'obésité, "dès lors que les essais cliniques permettront de garantir un bénéfice/risque favorable" : personnes âgées de plus de 65 ans et/ou présentant une comorbidité (antécédents cardiovasculaires, diabète non équilibré ou présentant des complications, pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale, insuffisance rénale chronique dialysée, cancer évolutif sous traitement hors hormonothérapie, grossesse au 3ème trimestre, immunodépression congénitale ou acquise, cirrhose au stade B, antécédent de splénectomie ou une drépanocytose homozygote). Le scenario 1, celui d'une deuxième vague donc, implique... également de vacciner l'entourage des personnes à risque. Deux options sont ensuite proposées pour réduire la diffusion de l'épidémie : vacciner l'ensemble de la population susceptible d'être infectée et qui a été étudiée dans les essais cliniques (soit les 53 millions d'adultes) "afin d'agir sur le réservoir", ou se concentrer sur les populations les plus susceptibles d'être contaminées, c’est-à-dire les personnes vivant en collectivité ou dans des conditions favorisant la promiscuité (prisons, Ehpad…), et les personnes fréquentant des lieux propices aux contacts multiples (entreprises, transports en commun…). Enfin, seraient vaccinés les professionnels assurant le maintien d'activités essentielles (armée, banques, agro-alimentaire, éducation, police…). Le scenario 2 est le même, mais à l'échelle des territoires concernés. Quant au scenario 3, celui des clusters, il repose sur une vaccination en anneau des contacts de Covid (1er degré, 2nd degré) ou des lieux et des collectivités où surviennent les cas (vaccination barrière). Pour le scenario 4, "l’intérêt de la vaccination sera évalué en fonction des facteurs liés à la prévision de reprise épidémique ou prévision de saisonnalité".
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