Covid : des séquelles neurologiques possibles même en cas d’infection bénigne

09/03/2022 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
On savait déjà que le Covid pouvait entrainer des anomalies cérébrales. Cependant, les études dans ce domaine étaient, jusqu’à présent, réalisées surtout chez des patients hospitalisés ayant fait une forme grave de la maladie, voire chez des sujets décédés (sur autopsies). Dans d’autres cas, les études étaient réalisées sur de trop petits effectifs.  

Des chercheurs britanniques ont donc voulu approfondir cette question. Ils ont mené une étude qui a analysé les dossiers de 785 patients appartenant à une biobanque britannique : 401 cas testés positifs au Covid et 384 contrôles. Et il en ressort que le Sars-CoV-2 pourrait aussi entrainer des séquelles neurologiques à moyen terme, même si l’infection a été bénigne. 

Les participants, âgés de 51 à 81 ans, ont bénéficié de deux imageries cérébrales par scanner : une pré-infection, puis une deuxième post-infection avec un délai moyen de 141 jours entre les deux. "La disponibilité des données d'imagerie pré-infection réduit la probabilité que des facteurs de risque préexistants soient interprétés à tort comme des effets de la maladie", expliquent les auteurs.  

Grâce à la comparaison des deux groupes, les scientifiques de l’Université d’Oxford ont mis en évidence que le Sars-CoV-2 entrainait une réduction de l'épaisseur de la matière grise et du contraste tissulaire, principalement dans les régions cérébrales liées à l’odorat et à la mémoire (système cortical limbique et olfactif). Une réduction de la taille globale du cerveau était aussi observée. Ces différences étaient évaluées entre 0,2 à 2% par rapport aux sujets n’ayant pas eu le Covid.  

Sur le plan clinique les patients ayant subi l’infection présentaient plus fréquemment un déclin cognitif. Pour les auteurs, ces résultats "peuvent être les marqueurs in vivo d'une propagation dégénérative de la maladie par les voies olfactives, d'événements neuro-inflammatoires ou de la perte d'input sensoriel due à l'anosmie". De nouvelles études sont nécessaires pour savoir si cet impact délétère persiste sur le long terme ou s’il est réversible.   

 

 

 

 

 

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

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